Pourquoi le prix du ciment reste - t-il élevé?



La production de ciment en Côte d'Ivoire a connu une croissance avec la création de plusieurs unités de production et l'augmentation de la capacité de production des plus anciennes. Entre 2011 et 2017, l’industrie du ciment est passée de 04 unités de productions pour l’ensemble du territoire à une demi-douzaine en plus d'autres unités de production en qui sont actuellement en construction.

Cette augmentation n'a cependant pas encore eu de répercussion économique pérenne sur le prix du ciment. La tonne de ciment arrivée chez le dernier consommateur a même connu une hausse spéculative entre janvier et avril 2015.

Stagnation du prix du ciment: Cause inhérente au mode de production

Les facteurs expliquant cette situation sont multiples. Ils se trouvent entre autres dans le niveau d'équipements en infrastructures permettant le transport des produits, dans l'offre de transport elle-même sur le dernier kilomètre, dans la santé de l'industrie de la construction et bien sûr dans la fabrication du ciment lui-même.

Parmi ces multiples raisons qui permettent d'expliquer la stagnation du prix du ciment en Côte d'Ivoire, penchons nous sur celle de la composition du ciment. En effet le ciment est un matériau artificiel produit principalement à partir de la gypse et du clinker. Tandis que la gypse est un minéral extrait des carrières et utilisé tel quel ou moyennant un traitement mécanique, le clinker quant à lui est fabriqué dans des fours à très hautes températures à partir d'un mélange d'argile et de chaux. Pour produire 1 tonne de diesel il faut entre 75 et 105 litre de diesl

Ainsi, la chaine industriel simplifié du ciment se présente selon l'enchainement logique suivant:
  • les carrières des matières premières (argiles, chaux, gypse etc...)
  • les hauts fourneaux de clinkerm
  • les unités de broyage et mélange.

On constate trivialement que 2/3 de la valeur du ciment est donc capturée par les deux premières industries.

Activités similaires, uniformité des prix

Ainsi, il existe une grande homogénéité dans l'offre proposée par les cimenteries présentes sur le territoire ivoirien car ces entreprises ont pour caractéristique commune d'être le dernier maillon de la chaine de production : unités de broyage et de mélange.
A ce jour, il n'existe pas localement de carrières d'extraction et d'exploitation des matières premières du ciment, ni d'industrie de production du clinker dans les hauts fourneaux.
Les entreprises présentes sur le territoire ivoirien importent le clinker et la gypse pour la fabrication du ciment. Étant donc en bout de chaine, les coûts de production qu'elles supportent sont similaires dans la mesure où sur le plan local le prix des ressources comme l'énergie et la main d’œuvre est globalement uniforme, et sur le plan du commerce international, les prix des matières premières du ciment, de la logistique international et des équipements de broyage (cement plant, broyeur etc...)sont sensiblement les même. Il en résulte que les prix de ces entreprises va tendre vers même asymptote. Elles ne peuvent créer de la différenciation sur le marché que par le marketing qui malheureusement dans le secteur industriel B2B a un faible effet.

En fin de compte, on retiendra que la baisse significative du coût du ciment ne se fera évidemment que dans l'implantation de toutes les acteurs productifs de la filière ciment sur le territoire ivoirien. Ce qui nécessite la mise en œuvre de plan d'augmentation de la capacité énergétique du pays ainsi que la prospection et l'exploitation de carrières de matières premières (argiles, chaux, gypse etc...).
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